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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 03:26

 

Nous n’avons pas d’action sur le présent, le hic et nunc est une illusion ; car le présent est une réalité pour le corps, et par répercussion un rêve pour l’esprit. « Il n’est rien qui ne soit qui ne dût ne pas être » : cette réflexion indique que seul le présent se vit, et du même coup renseigne que toute action de la pensée est liée au futur. En clin d’œil à Descartes, il eût été plus juste qu’il dise « je pense donc j’étais » parce que nous ne cessons pas d’être en arrêtant de penser. C’est l’inconscience qui régit le présent, et nous aurions bon nous livrer à tous les déicides que le Temps se poursuivrait. Une autre de mes réflexions, en me servant de guide, m’amène à soutenir cette idée : « Le Temps et la méditation ont cela de commun, d’être tous deux, inactifs mais agissants. »

Il est assez singulier de constater que si la pensée est du futur soit de l’imagination, alors l’intelligence est du passé soit de la mémoire. Quand on dit : « je pense au passé » c’est faire une erreur de langage parce qu’on ne peut que réfléchir sur le passé. Rappelez-vous, nous n’avons pas d’action sur le présent ! Comment pourrions-nous élaborer en même temps que nous vivons ? Le corps est la partie instinctuelle de l’être ; et en cela, il est le régisseur du cerveau, mais en quoi pourrait-il être maître de ce qu’il ne sécrète pas ? Cette relation corps esprit ne s’inscrit que dans l’espace, pas dans le temps. Le corps en étant le tout, réduit le cerveau à un statut de partie ; cette vérité ne satisfait qu’au seul critère d’espace, non pas à celui de temps.

Par les sens, la réalité se révèle à l’esprit ; et en étant circonstanciée, elle nous apparaît agréable ou désagréable : de là, l’idée du manichéisme. Mais une autre réalité - enfin ressentie comme telle - se révèle à lui-même par ses caractéristiques temporelles que sont l’imagination et la mémoire. 

Un passé encore trop présent, en semblant encore tel qu’il fût, réveillera la douleur ; seul, le temps qui passe, apaise des maux de l’esprit. Quant à la peur, elle n’est le plus souvent que l’immodération de la pensée sous l’effet d’un futur immédiat ; on ne peut pas lui échapper, tout juste peut-on l’admettre afin de la surpasser ou de lui survivre ! Les peurs instinctives existent aussi, mais à la différence près que celles-ci sont bien déterminées. La douleur est l’effet le plus sûr du corps sur l’esprit comme la peur est l’effet le plus sûr de l’esprit sur le corps. La peur de l’esprit, sans cause instinctive, en provoquant des troubles pathogènes prouve à l’interaction de l’esprit sur la matière. Bien sûr, on peut toujours réfuter cette affirmation, en disant que la matière reliée à la matière modifie sans cesse la matière au nom de l’impermanence générale ; mais privé donc cette réalité de temps, et il n’est rien ! De même, qu’il n’est rien de l’être sans l’âme…

Nous n’avons pas d’action sur le présent, cela voudrait-il dire que nous serions prisonniers du Temps ? Pas du tout, à la seule condition de ne pas être à contretemps. A regret ou pas, qui n’a pas vu déjà son destin passé, ne serait-ce qu’à travers la silhouette d’une femme ?

"Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde."
Bouddha

La pensée fait l’action, et elle seule est amène à changer notre présent, tel est le message de Bouddha. Penser c’est réfléchir pour agir, tel est le continuum de l’homme dans l’amour perpétuel de l’âme et du Temps.

Ainsi se termine cet écrit, qui aurait pu tout aussi bien s’intituler :

 

« Le plaidoyer de l’âme »



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