A la source de la vie
Où pleureront les êtres ;
Les courses se dévient,
S’effleureront peut-être.
En partance pour l’au-delà,
Sur la route des embûches,
Elles avancent de-ci de-là,
Doutent ou bien trébuchent.
Aux labours, des semeurs
Sont à l’abri du besoin
Et des parcours se meurent
Dans le puits de la faim.
Sur le haut des passerelles
Des soleils ont leur place
Et dans le fourreau des tunnels
Des sommeils s’effacent.
Sans demeure ni rêve
Ni galette des rois,
La maigreur s’achève
Dans les oubliettes du froid.
Qu’ils vernissent leur manoir
Par de mignonnes dorures ;
Qu’ils ternissent les trottoirs
Où s’abandonnent les ordures,
Sur les chemins peu sûrs,
Il est fort vraisemblable
Que le destin leur assure
Une mort semblable.
Devant Dieu, noble Amour,
Ou dans l’enfer des flammes,
Il pleut toujours
Sur la mer des âmes.