Le feu envahit la savane, les animaux fuient et se retrouvent tous auprès d'un petit point d'eau. L'éléphant, le lion, les antilopes... tous les animaux se pressent autour de ce point d'eau.
Un colibri s'affole, prend de l'eau dans son petit bec pour aller vers le feu et tenter de l'éteindre, il revient, recommence, sans relâche.
L'éléphant lui demande d'arrêter, cela ne sert à rien, la savane prend feu. Le colibri continue à remplir son petit bec d'eau pour aller éteindre l'incendie, il revient et recommence.
- "Mais arrête petit colibri, tu n'y arriveras jamais" disent les animaux
- "Peut-être mais moi au moins, j'aurai fait ma part !" répond le colibri
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Et si le petit colibri s’était trompé ?
Il va vous sembler étrange mais le petit colibri eût mieux fait d'arroser les animaux que d'éteindre l'incendie. Ce n'est pas de moi mais d'un philosophe grec, Héraclite d'Ephèse, qui citait ceci : "Il faut éteindre la démesure plus qu'un incendie."
Cette sagesse présocratique, très très ancienne, en dit plus sur notre situation qu'un professeur en écologie. Le drame des hommes d'aujourd'hui est bien leur démesure ; là, est l'incendie qu'il nous faut éteindre. En clair, ce n'est pas en changeant le monde qu'on sauvera l'homme ; mais bien en changeant l'homme qu'on sauvera le monde.
Kristen Chaman