« Un organisme vivant ne peut que provenir d’un organisme vivant. »
Cette assertion est démentie par la palette des couleurs, où du jaune mélangé à du bleu donne du vert ; est démentie par la nomenclature des alliages, où du cuivre et du zinc donne du laiton, etc. Par là même, cela exclut ces deux affirmations que le vert ne peut que provenir du vert, que le laiton ne peut que provenir du laiton.
D’une manière simpliste, mais avérée, on peut affirmer qu’un organisme vivant, c’est un organisme vivant ; que du vert, c’est du vert ; que du laiton, c’est du laiton. C’est de ce genre de vérités toutes faites que découlent les mauvaises compréhensions du monde nous conduisant à croire à la place d’évaluer, afin d’expérimenter.
Bien que pour les sciences dures, l’expérimentation basée sur la répétition et la causalité (les mêmes causes produisant les mêmes effets.) ne soit valide qu’en milieux fermés et pour les sciences molles, partiellement valide. Car, si chez les premières, l’expérimentation donne des résultats selon des protocoles ; chez les secondes, elle donne des estimations selon des abstractions.
Le point commun entre l’être et le phénomène est qu’ils sont, ce qu’ils sont, c’est-à-dire que tous les deux proviennent d’un mélange et d’un assemblage. Que ce mélange et cet assemblage augmentent et se complexifient au fur et à mesure que l’on passe de la particule à l’atome, de l’atome à la molécule, de la molécule à la cellule, de la cellule à l’organisme pluricellulaire.
Ce continuum entre la matière inerte et la matière vivante implique que l’apparition de la Vie n’est ni hasardeuse ni divine, mais qu’elle résulte de circonstances naturelles particulières, depuis intraçables, en raison de ses innombrables modifications et agencements créés et subis dans le temps.
Comme l’univers est isotrope et homogène que sa taille est incommensurable, on peut prédire sans se tromper que la vie existe ailleurs. Nous, les hommes, nous étions faits pour partir fertiliser les champs étoilés, avant que de se savoir inaptes à de tels voyages ; avant que de se savoir menacés par nos propres activités.
Pour l’Univers, l’histoire de l’humanité n’est qu’une effervescence parmi tant d’autres ; pour la Vie, l’histoire de l’humanité n’est qu’une branche parmi tant d’autres ; pour l’Homme, l’histoire de l’humanité est tout ce qu’il possède, autrement dit qu'elle est son bien le plus précieux.
Autant, on ne négocie pas avec l’Univers ; autant, on espère avec la Vie ; autant, on se sauve avec l’Homme.
Devenir des Terronautes, ne plus être seulement des Terriens : voilà, en somme, ce qu'est réellement : un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité.
L’éclaireur du Temps
"Gardons-nous de dire que la mort est le contraire de la vie. Le vivant n'est qu'un genre de mort, et un genre très rare."
Citation extraite de Le Gai Savoir de Nietzsche.